Fermeture d’une supervision de casheroute en faveur d’une nouvelle autorité
Hashgacha Pratit annonce qu’il a travaillé avec le groupe religieux-sioniste Tzohar pour créer une alternative au Grand Rabbinat
Une autorité privée de casheroute a annoncé mardi qu’elle mettait fin à sa supervision et passait à un nouveau programme de supervision.
Dans un post Facebook, le rabbin Aaron Leibowitz, fondateur de l’autorité Hashgacha Pratit (Supervision privée), a déclaré que toutes les entreprises actuellement sous sa supervision seront transférées à l’autorité d’inspection des aliments de Tzohar, et tous les superviseurs travaillant actuellement pour son organisation le feront dorénavant pour la nouvelle autorité.
Leibowitz a écrit que son organisation avait travaillé avec Tzohar pendant plusieurs mois pour aider à établir la nouvelle autorité, et le rabbin Oren Duvdevani, actuel chef de Hashgacha Pratit, dirigera l’initiative de Tzohar.
Une fois le transfert terminé, a déclaré Leibowitz, son organisation se retirera complètement de la supervision de la casheroute et se concentrera sur d’autres questions.
L’organisation religieuse sioniste Tzohar a lancé lundi son programme de supervision privée dans le but de « défier » le monopole du Grand Rabbinat dirigé par l’Etat.
Leibowitz a déclaré au Times of Israël que la nouvelle autorité de la casheroute « utiliserait notre système qui est en fait la supervision classique, juste plus respectueuse. » Il a ajouté qu’il priait pour le succès de la nouvelle entité : « Nous avons tout fait pour faciliter une transition en douceur. »
L’annonce fait suite à une décision de la Haute Cour de justice en septembre qui a déclaré que les restaurateurs pouvaient informer leur clientèle qu’ils servaient de la nourriture casher à condition qu’ils ne se désignent pas explicitement comme un « établissement casher ».
La décision, considérée comme une brèche dans le contrôle du rabbinat sur le processus de supervision casher, a fait place à la nouvelle division des licences de Tzohar mais exigera également qu’elle fournisse une explication détaillée des normes casher dans tous ses restaurants.
La nouvelle initiative s’est fixée pour objectif d’octroyer des licences à environ 10 % des restaurants israéliens en trois ans, en ciblant en grande partie des établissements qui ne possèdent pas de certificat de rabbinat casher, selon son énoncé de mission.
« Nous ne sommes pas venus remplacer le rabbinat, mais plutôt le défier, créer une concurrence sur un marché de monopole », a déclaré le rabbin Rafi Feuerstein de Tzohar lors d’une conférence de presse lundi matin.
« Nous ne voulons pas nous substituer au rabbinat », a-t-il ajouté. « Je ne joue pas les innocents ; il y aura ces [entreprises actuellement supervisées par le rabbinat] qui viendront à nous, mais de notre point de vue, nous n’allons pas voler des établissements, nous allons simplement augmenter les certifications de casheroute en Israël. Nous voulons inclure plus d’entreprises, qui n’étaient pas casher jusqu’à aujourd’hui, dans le giron. »
Duvdevani, qui dirigera la division casher de Tzohar, était un ancien fonctionnaire rabbinique responsable du département de certification casher du rabbinat de Givatayim, une banlieue de Tel Aviv. Auparavant, il avait travaillé au Mexique pour OU Kosher, le département de certification et de supervision de l’Union orthodoxe, ainsi que pour OK Kosher.
La loi israélienne n’oblige pas les restaurants à être casher, et les établissements non casher sont communs, principalement dans les régions où la population juive est moins pratiquante. Mais les restaurants qui veulent être considérés casher doivent avoir la supervision du Grand Rabbinat en vertu de la loi israélienne actuelle. Les certifications casher privées existent dans la communauté ultra-orthodoxe, bien que les diverses licences « badatz » ne soient accordées que sur l’approbation du rabbinat, et non comme certificats autonomes.
Le coût des inspections officielles et d’un certificat pour un restaurant de taille moyenne est de l’ordre de 9 500 NIS (2 500 dollars) par an.
Ceux qui s’opposent au système actuel allèguent qu’il est corrompu et injuste – et qu’il en faut peu pour confirmer qu’un restaurant est en effet casher.
Le grand rabbinat rejette de telles allégations, disant qu’il est le mieux placé pour gérer le processus et que toute allégation de corruption fait l’objet d’une enquête.
A suivre